Prix Paragraphe 2024

Résultats du Prix paragraphe 2024:

1. Vous ne connaissez rien de moi – Julie Héraclès (idem Club lecture)
2. Les enfants endormis – Anthony Passeron (idem Club lecture)
3. Des ronds dans l’eau – Morgane Alvès (vs 6ième pour le club lecture)

LES COMMENTAIRES ET LES NOTES DU CLUB DE LECTURE

VOUS NE CONNAISSEZ RIEN DE MOI de Julie Héracles : 9/10

  • L’histoire romancée d’une jeune femme sous l’occupation qui tombe amoureuse d’un responsable nazi, qui ne partage pas les idéaux nazis. L’auteure tente, avec brio, de donner les ressorts qui conduisent cette jeune femme dans ses actions au quotidien ; En particulier, elle est attirée par la langue et la culture allemande, à la fois pour elles mais aussi par admiration de sa professeure d’allemand.
  • Librement inspiré de la photographie représentant une femme tondue tenant un nourrisson dans ses bras, prise par Robert Capa le 16 août 1944 à Chartres au moment de l’épuration sauvage menée par la population française après la Libération, ce roman met en scène Simone, une femme libre et passionnée qui ne compte pas se laisser abattre par ce déchaînement de haine.
  • C’est mon coup de cœur : une histoire remplie d’émotion. L’héroïne est attachante. Ce roman, proche de la réalité et bouleversant met en avant la période de la seconde guerre mondiale ainsi que l’après- guerre et toutes ces dénonciations.

LES MALVENUS de Audrey Brière : 8/10

  • C’est un bon roman policier, écrit dans un langage authentique à l’époque et au lieu, qu’Audrey Brière nous sert. Elle déroule cette terrible histoire dans un village isolé pendant le rude hiver 1917, presqu’en huis clos dans une ambiance lourde et mystérieuse. L’inspecteur de police Mathias Lavau, bébé trouvé, confié à l’orphelinat du village, doit découvrir l’assassin d’une victime elle aussi élevé à l’orphelinat et au lourd passé. Le lecteur est tenu en haleine jusqu’à l’issue de l’enquête.
  • Action en Bourgogne au début du XXe, lors d’un hiver pesant (mais qui n’intervient pas vraiment dans l’intrigue). Le rythme entre le présent, la recherche du meurtrier/meurtrière, et le passé des orphelins qui restent pour la plupart attachés et proches de l’orphelinat du village tenu par des religieuses et de Esther, assistante du commissaire, Matthias Lavau, lui aussi issu de cet orphelinat. La solution est originale et difficile à démêler et ne peut se trouver qu’à la fin du roman.
  • Une ambiance sombre et glaçante pour ce village qui semble tout droit sorti des Hauts de HurleVent. L’inspecteur doté d’une mémoire hors norme et accompagné par son intrigante assistante va devoir lever le mystère sur les nombreux secrets de ce village perdu dans cet hiver qui n’en finit pas. Et tout semble le ramener sans cesse vers cet orphelinat des Ursulines dont lui même a été pensionnaire

LES ENFANTS ENDORMIS de Anthony Passeron : 8/10

  • Ce livre est à la fois un documentaire sur l’apparition du SIDA dans les années 80 et l’histoire plus intime d’une famille de commerçant petit bourgeois dont la fortune s’est faite pendant les 30 glorieuses.

D’une part, c’est le journal des recherches scientifiques, des résultats peu probants obtenus et des déboires des chercheurs. Ce sont des informations parcellaires diffusées par les médias orientant la population dans un jugement négatif cloisonnant les malades dans une minorité dégradante.

En illustration l’auteur relate l’histoire de cette famille touchée par la maladie de l’aîné suite à son addiction à la drogue. La parentèle du malade, dans un deni total souffre du regard des autres, cache la vérité, se ment à elle-même. L’issue est fatale.

L’ouvrage est parfaitement construit alternativement entre l’avancée des recherches et le drame de cette famille. Il est émouvant et très instructif pour la génération des jeunes adultes pendant ces années 80.

  • Histoires parallèles entre la vie de l’oncle de l’auteur, dans le sud de la France et les recherches scientifiques sur le Sida dans les années 80. Excellent roman et très bon balancement entre les 2 récits
  • Anthony Passeron nous livre un premier roman fluide, passionnant, nous faisant naviguer entre son histoire familiale et les avancées de la recherche sur le sida depuis les années 80. En mettant en lumière la vie de son oncle, l’auteur nous partage le poids de cette souffrance familiale qui ne les a jamais vraiment quitté. Un premier roman magistral.

AJAR-PARIS de Fanta Drame : 7/10

  • C’est un très joli témoignage qui m‘interpelle particulièrement du fait d’un voyage « initiatique » en Mauritanie. Un récit à lire avec curiosité et bienveillance : n’oublions pas qu’en France on appelle « immigré » un expatrié aux motivations existentielles. Avec pudeur, l’autrice témoigne de l’histoire de son père et de sa famille. Histoire qu’elle découvre finalement au fur et à mesure du témoignage paternel. Elle décline ses difficultés et l’immense décalage entre ses deux civilisations.

Bien que ce livre soit un récit une peu « convenu », depuis cette lecture mon petit voyage en Mauritanie (avant le printemps arabe) prend aujourd’hui une nouvelle dimension. Merci à l’autrice et à son père d’avoir levé un voile, si j’ose dire !

  • L’histoire d’un « émigrant » mauritanien, vu par les yeux de sa fille, née et ayant vécue en France et diplômée d’un capes de lettres. Ce récit nous permet de voir « l’envers » du décor, raconté avec une belle sensibilité. Ce roman est aussi la construction sur 2 cultures de la jeune femme. Un bon moment de lecture.
  • Je ne me serais jamais arrêtée sur ce livre, le sujet ou la couverture ne m’attirant pas spécialement. Et quelle erreur, je serais passée à côté d’un magnifique premier roman, véritable ode au courage de ce papa émigré à la fin des années 70. Ce parcours, empreint d’heroïsme et d’une foi sans faille en un avenir plus radieux à force de travail et de sacrifices est une véritable leçon de vie. Il restera gravé dans mon cœur très longtemps.
  • C’est le témoignage d’une émigration remplie d’émotions, raconté avec simplicité et douceur. Il permet au lecteur de voyager et d’ apprendre la valeur des choses que, finalement, il suffit pour être heureux.

TROIS SŒURS de Laura Poggioli : 6/10

  • C’est à la fois la chronique d’un fait divers qui a bousculé l’opinion publique dans la Russie d’aujourd’hui et le témoignage du vécu de la narratrice à Moscou. L’auteure décrit la violence domestique impunie au travers de l’histoire de trois sœurs battues, violées, torturées par leur père. Elle, qui idéalisait la culture russe, pose en résonnance sa propre histoire d’amour et son expérience acquise lors du séjour prolongé qu’elle effectuait en Russie  » S’il te bat, c’est qu’il t’aime « , dit un proverbe russe. Encore un témoignage tristement d’actualité très bien restitué.
  • Histoires parallèles entre le drame sordide de trois sœurs violées et battues par leur père et l’histoire toxique entre l’auteure et son petit ami russe. L’histoire personnelle de l’auteure n’apporte rien au récit du drame des trois sœurs
  • Premier roman entremêlant la vie de l’auteur et son rapport à la Russie et l’histoire des 3 soeurs Khatchatourian qui ont tué leur père un soir de juillet 2018 après des années de tortures et sévices. En 2017, les violences domestiques ont été dépénalisées en Russie. Un proverbe dit même « s’il te bat, c’est qu’il t’aime ». C’est dans ce contexte que l’auteur s’interroge sur la place des femmes dans ce pays glacial, que ce soit au sens propre comme au figuré dans le cœur de certains hommes. Une écriture agréable, très documentée, sur une histoire inconcevable et qui nous mène à une profonde réflexion sur le patriarcat et le poids de nos histoires familiales.

DES RONDS DANS L’EAU de Morgane Alvès : 6/10

  • Il s’agit là d’un roman facile à lire à la mise en scène, ou mise en page, assez originale et une écriture agréable. Cependant l’histoire d’amour de cette jeune femme qui se reconstruit suite au décès accidentel de son mari est assez banale et surtout plate. L’issue est tellement prévisible. Le lecteur n’éprouve que peu d’émotion à ce texte inabouti.
  • Une jeune femme perd son compagnon le jour où elle découvre qu’elle est enceinte. Elle part en bretagne pour se retrouver et décider si elle garde son bébé. Elle fait de belles rencontres, restaure sa maison héritée du grand-père de son mari. Elle décide de changer de vie et de vivre pleinement, sans le fantôme de son mari, sa vie avec sa fille.
  • Très joli premier roman qui traite du deuil de Josephine, jeune parisienne trentenaire qui finira par s’exiler dans la maison bretonne dont son mari avait hérité et dans laquelle elle finira par reprendre goût à la vie…et apprivoisera sa grossesse, sans Vincent… J’ai apprécié ce roman, fluide mais que j’ai trouvé long par moment… On s’attache facilement aux personnages et on vibre avec Josephine au fil de ses rencontres

LES AMES FRAGMENTEES de Charlotte Montsarrat : 6/10

  • Pour genre fantasy/trhiller, l’autrice fait preuve d’une grande originalité, d’une belle écriture qui méritent toute l’attention du lecteur.

Dans un monde futur, les âmes des défunts sont décortiquées pour leurs souvenirs et en faire des films. C’est le métier, le quotidien de l’héroine. Mais elle a perdu sa mémoire. Qui lui a volé ses souvenirs ? Aidée par ses proches, elle mène l’enquête afin de « recoller les morceaux de son âme fragmentée »

D’habitude, je n’aime pas trop ce genre de littérature, mais là l’autrice doit gagner une récompense !

  • Dans un futur ou le cinéma est interdit, seule la réalisation de film basé sur les mémoires extraites de l’esprit des gens. La réalisatrice Véronica, qui subit le contre-coup de son succès, est en pleine dépression. Un jour elle est confrontée à sa propre mémoire, mais uniquement par flash. Elle s’oblige à retrouver son histoire et sera aidé par des personnes qui ont toujours veillé sur elle. Science-fiction de très bonne facture

LES ETOILES RÊVENT AUSSI de Cendrine Nougue : 5/10

  • Ce livre un peu plat, traite des mésaventures amoureuses et professionnelles d’une jeune fille qui se réfugie chez des amis à Porquerolles. C’est là qu’elle recouvre sa santé, son envie de vivre et un nouvel amoureux : happy end assuré ! Cet ouvrage manque vraiment d’envergure, la lectrice est déçue.
  • Alice , suite à un accident, part à porquerolles, dans un bungalow prété par une amie. Schéma très conventionnel de roman photo : la 1èere rencontre avec celui qui deviendra l’amour de sa vie se passe très mal. Globalement c’est un roman type roman photo des années 60….
  • Roman feel good, avec un personnage principal en vrac, des personnages secondaires frappadingues et des paysages qui sentent bon les oliviers et les amandes… Grosse surprise et énorme coup de cœur, je ne m’attendais pas à m’attacher à ce point aux personnages et à ce doux éloge de la lenteur… Changer de vie, consommer différemment, ralentir… VIVRE.
  • En s’installant à Paris, Alice avait de grands projets. Mais les désillusions s’enchaînent… Ce roman est écrit avec beaucoup d’humour qui convient bien pour une lecture de vacances. Il est un peu long pour moi.

Mode de fonctionnement du prix paragraphe

Cette année encore les médiathèques de la Communauté de Communes nous invitent à participer au PRIX PARAGRAPHE 2024.

Cet évènement littéraire s’adresse à tous : huit ouvrages sont sélectionnés. Ils sont disponibles à la bibliothèque de notre village, aux points lecture et aux médiathèques de la Communauté de Communes.

Pour participer, il convient juste de lire au moins trois livres de la sélection et d’élire le meilleur premier roman.

Comme l’année dernière le Club de Lecture participe à cet évènement : chaque membre votera individuellement. Ensuite et après concertation, le Club votera une note globale pour chacun des ouvrages. Ce concept a bien été apprécié des lecteurs et des organisateurs.